Nous continuons de distribuer nos bons points avec ce disque longtemps introuvable sur la blogosphère mais néanmoins magnifique, apte à satisfaire les collectionneurs les plus exigeants n'en doutons pas... Et comme nous nous adressons à tous les publics, donc potentiellement aux novices, nous devons préciser qu'il s'agit du retour de la library dans nos sélections ultra deep, avec pour la première fois dans ce blog un focus sur une production italienne, en l’occurrence celle de musiciens (inconnus) constituant le mystérieux Orchestra Cometa, enregistrant pour le non moins nébuleux label du même nom, qui n'est même pas documenté dans la première édition de la bible de Johnny Trunk "The Music Library" !
C'est d'aillleurs surprenant, car à l'image de Sforzando, qui en France a produit les fameux disques TéléMusic, Cometa est l'un des rares éditeurs indépendants d'illustrations sonores ayant pu maintenir son activité tout en traversant les turpitudes successives du marché de la musique, du marasme créatif des années post-disco au bouleversement de la musique numérique, en passant par la valse des supports et des techniques d'enregistrement. Heureusement qu'Internet et ses réseaux sociaux ont permis la réémergence de cette admirable officine ! Et la vampirisation des originaux préservés par des collectionneurs gloutons à n'en plus finir, par la même occasion, mais ceci est un autre débat.
Bref. Alors donc, qu'est-ce que la library peuvent se demander les derniers arrivés ? Rien moins que de la musique d'illustration produite sur commande et destinée à un usage professionnel (studios, medias...) ; elle se doit d'être rentable sinon de bonne facture avant tout afin de remplir son usage, mais peut s'avérer substantiellement riche en d'autres points (esthétique, technique, mélodique...) et ainsi devenir intéressante, appréciable ou même désirable hors de ce contexte. Âmes sensibles survenir...
C'est d'aillleurs surprenant, car à l'image de Sforzando, qui en France a produit les fameux disques TéléMusic, Cometa est l'un des rares éditeurs indépendants d'illustrations sonores ayant pu maintenir son activité tout en traversant les turpitudes successives du marché de la musique, du marasme créatif des années post-disco au bouleversement de la musique numérique, en passant par la valse des supports et des techniques d'enregistrement. Heureusement qu'Internet et ses réseaux sociaux ont permis la réémergence de cette admirable officine ! Et la vampirisation des originaux préservés par des collectionneurs gloutons à n'en plus finir, par la même occasion, mais ceci est un autre débat.
Bref. Alors donc, qu'est-ce que la library peuvent se demander les derniers arrivés ? Rien moins que de la musique d'illustration produite sur commande et destinée à un usage professionnel (studios, medias...) ; elle se doit d'être rentable sinon de bonne facture avant tout afin de remplir son usage, mais peut s'avérer substantiellement riche en d'autres points (esthétique, technique, mélodique...) et ainsi devenir intéressante, appréciable ou même désirable hors de ce contexte. Âmes sensibles survenir...
Dans ce cas, à quoi reconnaît-on un bon disque de library ? En premier lieu à sa pochette, qui si elle se distingue séduira immédiatement le simple amateur ou le digger averti. Est-ce une image générique uniquement destinée à assister le laborieux rat de studio dans sa recherche de fond sonore ? Ou est-ce plutôt une représentation singulière du potentiel évocateur qu'une illustration musicale peut proposer ? Second choix mon capitaine. Celle de cet album 'Daydream' est l'œuvre de SerGiotto (lequel devait être le designer maison puisque d'autres albums du label sont signés de sa patte), et elle possède de solides atouts : un équilibre chromatique chaleureux renforcé par un fond de couleur vive (bien qu'une rumeur de disquaire prétende que le vert soit la couleur la moins attirante (!) pour un album, le débat est ouvert... lol), une typographie originale, une image puissamment métaphorique (vous voyez la fleur ? les yeux ? combien ? un soleil ? des plumes de paon ? juste une main ? rien du tout ?), et une simplicité dans la composition somme toute remarquablement fonctionnelle. Avec de tels atouts, il ne fait aucun doute que ce disque est du plus haut intérêt, mais il faut avouer que ce vert printemps est quand même sacrément enjôleur et suffit à lui seul à susciter la curiosité.
La séduction opère dès la roborative introduction du premier morceau "Rash", l'une des cinq tueries jazz-funk de cet album atypique dont l'écart-type des genres musicaux est singulièrement large. Ici, clavinet, batterie, saxophone, flûte, guitare et basse sont entièrement au service du groove, et c'est on ne peut plus sérieux ! Arrive ensuite le bien-nommé "Daydream", ballade très lyrique où les instruments (flûte, Rhodes, harmonica, violons) se voient successivement confier la progression de la mélodie, évolutive et non répétitive. Elle fait place à "Simpton", étrange mélopée construite à la flûte sur fond de cordes stridentes et inspirant une captivante tension. Réveil brutal à l'arrivée de "Bike", un groove puissant étonnamment qualifié de "bossa moderata" dans les crédits de pochette, il faut bien réserver quelques surprises à l'illustrateur... On passe rapidement la country cheesy de "Gadder" pour retrouver sur "Ferry-Boat" le même groove sévère entr'entendu précédemment - et la même qualité d'exécution. On voudrait que ça tourne plus longtemps, mais la durée moyenne des morceaux de l'album n'est malheureusement que de deux minutes trente secondes... C'est le cas des très courts "Rêverie", une envolée à la John Klemmer bonne période où le saxophone (soprano) est muni d'un echoplex pour évoquer les doux errements d'un esprit flottant et vagabond, et "Diplomat", un swing tranquille où le soliste, toujours au soprano, a tout loisir d'évoquer "l'étourderie" en musique... Voilà qui clôt une première face au zapping tout à fait éclectique et qui rappelle ce que les Français proposaient à l'époque : les labels Freesound ou Timing par exemple, ou les productions polymorphes de Jean-Claude Pierric. La library latine n'a décidément rien à voir avec les livraisons anglo-saxonnes... En comparaison, la face B est un peu moins tranchante, avec seulement deux morceaux jazz-funk énergiques ("Canty" et l'incroyable "Obstinacy" où le clavinet est doublé de basses jouées au Moog), un peu plus de cheese ("Swallow", "Happy Fire" et "Old Scotch"), le délicat "Glamour" où la virevoltante flûte ose de ponctuels riffs groovy sur un classieux parterre de violons, et "Riddle", pour conclure, offrant un dialogue Rhodes-flûte sur fond de jazz légèrement groovy.
La séduction opère dès la roborative introduction du premier morceau "Rash", l'une des cinq tueries jazz-funk de cet album atypique dont l'écart-type des genres musicaux est singulièrement large. Ici, clavinet, batterie, saxophone, flûte, guitare et basse sont entièrement au service du groove, et c'est on ne peut plus sérieux ! Arrive ensuite le bien-nommé "Daydream", ballade très lyrique où les instruments (flûte, Rhodes, harmonica, violons) se voient successivement confier la progression de la mélodie, évolutive et non répétitive. Elle fait place à "Simpton", étrange mélopée construite à la flûte sur fond de cordes stridentes et inspirant une captivante tension. Réveil brutal à l'arrivée de "Bike", un groove puissant étonnamment qualifié de "bossa moderata" dans les crédits de pochette, il faut bien réserver quelques surprises à l'illustrateur... On passe rapidement la country cheesy de "Gadder" pour retrouver sur "Ferry-Boat" le même groove sévère entr'entendu précédemment - et la même qualité d'exécution. On voudrait que ça tourne plus longtemps, mais la durée moyenne des morceaux de l'album n'est malheureusement que de deux minutes trente secondes... C'est le cas des très courts "Rêverie", une envolée à la John Klemmer bonne période où le saxophone (soprano) est muni d'un echoplex pour évoquer les doux errements d'un esprit flottant et vagabond, et "Diplomat", un swing tranquille où le soliste, toujours au soprano, a tout loisir d'évoquer "l'étourderie" en musique... Voilà qui clôt une première face au zapping tout à fait éclectique et qui rappelle ce que les Français proposaient à l'époque : les labels Freesound ou Timing par exemple, ou les productions polymorphes de Jean-Claude Pierric. La library latine n'a décidément rien à voir avec les livraisons anglo-saxonnes... En comparaison, la face B est un peu moins tranchante, avec seulement deux morceaux jazz-funk énergiques ("Canty" et l'incroyable "Obstinacy" où le clavinet est doublé de basses jouées au Moog), un peu plus de cheese ("Swallow", "Happy Fire" et "Old Scotch"), le délicat "Glamour" où la virevoltante flûte ose de ponctuels riffs groovy sur un classieux parterre de violons, et "Riddle", pour conclure, offrant un dialogue Rhodes-flûte sur fond de jazz légèrement groovy.
N'en déplaise aux dee-jays et autres collectionneurs tâtillons, un bon disque de library est d'abord conçu pour offrir une cohérence ou une variété de morceaux suffisantes pour les besoins de l'illustrateur. C'est le cas de Daydream, qui s'il arrive un peu tard dans la chronologie du genre (a priori paru en 1977, mais rien n'infirme que les enregistrements aient été plus anciens), n'en est pas moins une œuvre très consistante : le feeling des musiciens, qu'on devine talentueux, y est pour beaucoup. C'est cette impression que nous conservons après écoute : le souvenir tant d'une rythmique percutante et soudée que d'un lyrisme léger mais profond, pour ne pas dire deep, magnifiquement porté par les instruments à vent, flûte et soprano en tête.
Oui, par ses riches et joyeuses harmonies autant que par la diversité de ses thèmes, ce disque prouve s'il en était besoin que la musique est bien le langage de l'âme...
Oui, par ses riches et joyeuses harmonies autant que par la diversité de ses thèmes, ce disque prouve s'il en était besoin que la musique est bien le langage de l'âme...
Place aux rêves !
Last but not least : très courageusement, le label Cometa propose des reproductions vinyl de certaines parutions ("Daydream" s'est d'ailleurs ajouté à la liste en 2016). Les rééditions de ce prestigieux catalogue sont accessibles en direct sur leur website officiel. Respect !
16 commentaires:
Never seen this Cometa before!
Many Thanks
Thanks for this Hani' !
Merci beaucoup !!!!
FANTASTIC SOUND!
THANKS Hanimex !
D.J. ChinaBlack
Hi Haminex , mant thnx for the Philip Catherine. Would there be any chance of a re-up of the Cometa Daydream lp . Been dying to hear for ages . Thanks in advance............
Wow that was quick . Thanks again Hanimex
super, merci beaucoup !
Bonjour,
est-il possible de remettre les liens SVP ?
merci.
doug
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