dimanche 1 mars 2009

Primates ¤ Racines / Fouettez les Filles


Primates est le nom d'une formation éphémère qui a tout de même laissé un témoignage discographique matérialisé par ce 45 tours autoproduit (P.A.I. = Publications Artistiques Indépendantes). Formé à Champagnole (Jura), le groupe a existé du printemps 1981 à l'automne 1982. L'instigateur est le bassiste et chanteur Gilles Poussin, principal responsable du répertoire avec le guitariste Jano. A leurs côtés figurent Thierry au saxophone et Christophe à la batterie. Enregistré sur un huit pistes début 82, le single a été pressé par F.L.V.M. (Faites-Le Vous-Même = esprit DIY requis, genre), une structure créée pour aider les petits groupes par Jean-Marc Bailleux, journaliste "prog rock" de Rock&Folk. Le son obtenu, plutôt merdique, est absolument typique des productions indés françaises, ne serait-ce que par la réverb d'ensemble ou la prise de son du saxophone, pouvant faire penser à Chute Libre en (vraiment) plus roots. Le style Primates est aux frontières du rock, du groove pas cher et du concert de garage... mais travaillé. Jetez un œil aux paroles si vous n'avez pas saisi la posture du groupe à la seule contemplation de la pochette... Celles du premier morceau "Racines" ne veulent pas dire grand-chose, mais c'est bien sûr dans la face B que réside l'intérêt de ce disque, avec l'excellent "Fouettez les Filles". Passez-le entre un Yellow Hand et un James Chance, vous serez surpris du résultat… La musique est attrayante et les paroles assez savoureuses, ce qui fait que vous en retiendrez la teneur rigolarde plutôt que le fond légèrement phallocrate, pour peu que vous ayez le sens de l'humour... de toute façon dans le genre il y a eu bien pire (cf Costes). Malgré plusieurs concerts (Nantes, Genève, Lyon...) et un succès d'estime certain (chronique enthousiaste de Laurent Chalumeau dans Rock&Folk), Primates n'a pas fait long feu. La faute en revient aux conflits d'ego, l'une des trois causes classiques de clash dans un groupe avec les copines et la came. Dommage, le groupe était prêt à enregistrer un maxi chez Virgin (avec Mondino ok pour réaliser la pochette) et de se produire aux Transmusicales 82...

Allez fouette !

PS : la BD Ketchup Boy de Gilles Poussin et Guillaume Berteloot est en partie inspirée de l'aventure.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

CRAZY LP!
I want listen this.

Hanimex 3000 a dit…

this is only a single, the band was very short-lived. They offer an uncommon kind of groove for sure.

I'll post the library LP later, I don't have scanned the sleeve yet. Come back in one or two weeks and it will be ok.

N.

Dj No Breakfast a dit…

Belle trouvaille ... vous venez de gagner un nouveau lecteur ... amicalement.

Hanimex 3000 a dit…

yess!

Martian Shaker a dit…

Bonjour,

Merci pour les remarques sur MS.
OK pour une tentative de partage.
Il me faudrait une liste pour sélectionner des disques,
car sur le blog, je ne vois pas bien ce qui est disponible ou non.
De mon côté bien sûr tout ce qui est sur MS est partageable,
et d'autres pièces en soul/funk/exotica/jazz/ambient/expérimental...

A bientôt
MdF

Hanimex 3000 a dit…

Nous remercions chaleureusement Gilles Poussin pour les informations qu'il nous a apportées. Voici quelques anecdotes supplémentaires, c'est Poussin himself qui parle :
"Nous étions hébergés chez un copain de Thierry, un hardos forcené (le copain) qui nous imposait (sympathiquement) ses goûts au moment d'aller se coucher (avec lumières rouges clignotantes et tout le bazar…). Dans le studio, l'ingénieur du son était horrifié par les paroles de "Fouettez les Filles" : il demanda à empocher le le pognon (en liquide) à peine le mix terminé… Les paroles sont venues sans effort. Pourquoi ce thème ? Impossible de me rappeler… A la fin, c'est moi qui prend une voix de fille et qui chante le chorus final… On composait la musique avec Jano et les deux autres faisaient leurs arrangements. J'avais 24 ans, Jano à peine 18… En fait, j'étais (déjà) fasciné par la transgression sexuelle, et le bondage dans Métal Hurlant a dû pas mal m'exciter à l'époque… C'est notre manager, jean-Marc Gros, qui a trouvé la photo de la pochette (c'était un cinéphile averti) : un extrait du Crocodile de la mort de Tobe Hooper. La violence et le sexe… mais attention ! Consentis par les deux partenaires… Ah ! Ah ! Ah ! Un moteur puissant. Bizarrement, on était branchés par des sucreries comme Q. Tips et autres Haircut 101, ça se sent… mais, plus fondamentalement, c'était l'amour pour la musique noire qui se mélangeait au punk le plus blanc."

Chapeau bas.

Robert a dit…

Salut,j'ai decouvert le blog par l'entremise de Simon 666 et ce qu'il y'a de belles decouvertes!
Merci pour cette rarete!

Song Yong a dit…

Hello from Japan!
One of "Simon 666"'s posts lead me to your blog and I'm glad to find it. Very interesting record. And others look also interesting but yet to be downloaded.
Thanks for the quality posts!